[Les livres des autres] Julia



Julia : Gamine, je ne lisais presque que des bandes dessinées que j’empruntais à la bibliothèque de mon quartier. Lors de mon année de 4ème, j’ai eu la chance d’avoir un professeur de français merveilleux qui m’a réconcilié avec la littérature. Depuis, j’ai dévoré des romans, des essais sur des thèmes variés, des romans policiers, de la science-fiction… En fonction de mon humeur du moment, je vais lire un essai politique, un comics, un classique ou un roman contemporain. 

Je n’arrive pas à me cloisonner dans un genre, je m’ennuie vite si je suis obligée de ne lire qu’un seul type de livre.




Le Horla de Guy de Maupassant. 

Au collège, j’ai étudié Le Horla de Maupassant. Ce fut un véritable choc. Ma mère est une férue de légende arthurienne, et mon père m’a initié très tôt à sa passion pour les films de Science-fiction ou de fantastique. Pour moi, c’était la première fois qu’un livre classique introduisait des thèmes que j’avais l’habitude de ne voir qu’au cinéma, ou de n’entendre que dans les légendes urbaines. Le Horla, c’est une histoire à plusieurs lectures : un homme est persuadé qu’une présence invisible maléfique le suit où qu’il aille et quoi qu’il fasse. Le lecteur s’engage soit à le croire sur parole, soit à penser que cet homme s’enfonce dans la paranoïa et la folie, thèmes très chers à Maupassant. J’ai été à la fois passionnée et terrorisée par ce texte. 



Les chants de Maldoror
d'Isidore Ducasse (alias Lautréamont).

 Conseillé par un ami plus âgé dont les conseils m’étaient précieux, j’ai lu Les chants de Maldoror d’Isidore Ducasse lorsque j’avais 16 ans. C’est tout d’abord l’histoire de l’auteur dont on ne sait
presque rien, retrouvé mort à 24 ans dans sa petite chambre parisienne dans l’indifférence générale qui m’a passionnée. Ensuite, j’ai été touché par son génie, sa fougue, sa prose, sa colère, sa liberté, les thèmes qu’il aborde : la prostitution, l’homosexualité, la méchanceté, la pauvreté… Cet auteur, qui a beaucoup marqué les surréalistes, restera surement ma première belle rencontre littéraire. 

Le collaborateur de Louis Aragon.

J’ai découvert ce petit texte d’Aragon, un poète que j’aime énormément, par hasard dans une librairie parisienne il y a bientôt 10 ans. Aragon, grand résistant, donne la parole dans cette nouvelle à un homme âgé qui explique pourquoi il préfère collaborer avec les allemands lors de l’occupation. Evidemment, un retournement de situation à la fin du texte nous prouve que la solution de la collaboration n’était pas la bonne… Mais le fait que l’auteur réussisse à prendre un tel recul après la guerre pour tenter d’expliquer pourquoi certains ont cédés malgré eux à la collaboration, sans jugement, m’a beaucoup touché.


Et vous ? Les avez-vous lus ?


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